Pourquoi les psychothérapies (y compris l’hypnose) Cognitivo-Comportementales sont-elles si méconnues en France ?
Pourquoi les psychothérapies (y compris l'hypnothérapie) l'hypnose Cognitivo-Comportementales sont-elles si méconnues en France ?
On peut s’étonner que l’hypnose clinique thérapeutique mais aussi l’hypnose Cognitivo-comportementale soit si peu répandue en France.
La France fût le pays qui impulsa l’hypnose à la fin du 19ème siècle, avec Charcot, Freud et bien d’autres. A cette période, le pays de référence de l’hypnose était la France. Et pourtant, un siècle après, la France est sans doute l’un des pays les plus en retard.
L’ensemble des autres pays depuis la 2ème partie du 20ème siècle se sont orientés vers les psychothérapies Cognitivo-Comportementales (en incluant bien sur l’hypnothérapie) délaissant les approches psychanalystes en incluant des courants d’hypnose basés sur la psychanalyse.
Aujourd’hui, dans l’ensemble de ces pays, les psychothérapies Cognitivo-Comportementales se sont affirmées démontrant leurs efficacités en santé mentale. Aujourd’hui, il y a un consensus mondiale concernant l’efficacité de ce modèle.
Par contre, la situation en France est bien différente. Les approches psychothérapies d’orientation Cognitivo-Comportementales ont du mal à s’imposer. Certes, cette situation commence à évoluer, mais la psychanalyse reste très présente à l’image de certains courants d’hypnose, et la France a pris énormément de retard dans le secteur de la santé mentale.
Dans une étude dédiée à l’autisme, vous découvrirez la principale raison qui permet d’expliquer cette méconnaissances des psychothérapies d’orientation cognitivo-comportementales.
La France a 50 ans de retard dans la prise en charge de l’autisme en raison de l’emprise de la psychanalyse, rapporte la journaliste Angelique Chrisafis dans The Gardian (8 février).
Selon un rapport de l’ONU de 2016 (en anglais), rapporte la journaliste, « les enfants autistes continuent de se voir offrir des thérapies psychanalytiques inefficaces, ainsi que des sur-médications et un placement dans des hôpitaux et des institutions psychiatriques ».
Le rapport de l’ONU ajoutait : « Certains parents qui s’opposent à l’institutionnalisation de leurs enfants sont intimidés et menacés et, dans certains cas, perdent la garde de leurs enfants, ceux-ci étant placés de force en institution mais aussi faisant l’objet d’un placement administratif. »
« Les associations autistes en France se plaignent de l’enfermement des adultes autistes dans des hôpitaux, de l’absence de diagnostic des enfants et de la persistance d’une approche psychanalytique post-Freudienne qui ne se concentre pas sur l’éducation mais sur les sentiments inconscients de l’enfant autiste envers sa mère », rapporte la journaliste.
Une loi de 2005 garantit à chaque enfant le droit à l’éducation dans une école ordinaire. c’est pourquoi le Conseil de l’Europe a condamné la France en 2015 pour ne pas l’avoir respectée. Les groupes de pression estiment que seulement 20 % des enfants autistes sont scolarisés, contre 70 % en Angleterre.
La France en retard de 50 ans ...
« La France a 50 ans de retard sur l’autisme », estime Sophie Janois, avocate française. Son livre, « La cause des autistes », paru en janvier 2018, porte sur les abus des droits légaux des personnes autistes. L’avocate explique «Ce qui sous-tend cela est un problème culturel en France ».
« La France est le dernier bastion de la psychanalyse. Dans les pays voisins, les méthodes d’éducation et de thérapie comportementale sont la norme et la psychanalyse a été abandonnée depuis longtemps. En France, la psychanalyse continue d’être appliquée aux enfants autistes et enseignée dans les universités. »
L’article du Gardian cite aussi notamment Vincent Dennery. Celui-ci dirige un collectif d’associations d’autisme. Il dit espérer des mesures concrètes et pratiques dans le plan d’action de Macron pour l’autisme et un passage d’une approche médicalisée à l’éducation. « Il y a encore des milliers d’enfants autistes dans les unités de jour des hôpitaux psychiatriques qui n’ont aucune raison d’y être, mais dont les parents ne trouvent pas d’autre solution», dit-il.
Dans The Gardian : France is 50 years behind’: the ‘state scandal’ of French autism treatment.