Suisse hypnose – L’hypnose s’installe dans les hôpitaux
L'hypnose se généralise aux Hôpitaux universitaires de Genève
Les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ont lancé en 2017 un vaste programme de formation à l’hypnose clinique, destiné aux médecins et au personnel soignant.
L’objectif est de former 10 % du personnel médico soignant des services de soins d’ici à 2020.
La Pre Siegrist a co-initié ce projet avec la Adriana Wolff, hypnothérapeute et médecin adjointe au service d’anesthésiologie après avoir expérimenté les bienfaits de cette technique dans la gestion de douleurs neuropathiques.
Le programme comprend deux niveaux d’enseignement : la communication thérapeutique et l’hypnose clinique hospitalière.
L’hypnose clinique hospitalière permet d’atteindre un état de conscience modifié dans lequel des changements positifs des perceptions du patient sont possibles grâce aux suggestions du thérapeute.
L’hypnothérapie a fait ses preuves dans de nombreux domaines : douleurs et angoisse, mais aussi nausées, vomissements, phobies (piqûre, anesthésie, claustrophobie), acouphènes, dépression, insomnies… « Mobiliser les ressources internes des patients permet souvent de réduire les doses de médicaments », souligne la Dre Wolff.
Une liste d’une trentaine d’indications reconnues dans les soins a été établie par les HUG.
Comment se déroule une séance d’hypnose ?
« « C’est assez simple. Le thérapeute détermine un objectif avec le patient : diminution de la douleur, de l’anxiété, etc. Puis il induit, par la parole, cet état de dissociation particulier à l’hypnose où l’attention est focalisée ailleurs que sur l’environnement immédiat. Quand le patient a atteint le bon niveau de conscience, le soignant le guide pour l’aider à modifier son approche du problème » », explique l’hypnothérapeute.
Qu’en est-il de la communication thérapeutique ?
« Une hospitalisation – du fait de la maladie, de la peur, de la souffrance – entraîne une forte vulnérabilité émotionnelle. Cet état est proche de celui de dissociation induit par l’hypnose. Il rend les gens extrêmement réceptifs et sensibles. Un mot inapproprié peut les blesser. Porter une attention particulière au langage amène une aide supplémentaire dans les relations entre soignants et soignés. Par exemple, si on dit : “Je vais piquer. Mais cela ne fera pas mal.” Le patient entend “piquer” et “mal”. Ces mots créent un contexte inconfortable et augmentent l’anxiété et la douleur. Il vaut mieux évoquer les bénéfices de la perfusion, puis avertir par un “Nous sommes prêts”.
La communication thérapeutique, c’est simple. Mais il faut l’apprendre. »
Source HUG Genève